Présentation de la ville Dûr-Sharrukin

Capitale construite par le roi néo-assyrien Sargon II

Khorsabad, environ à 16 km au N.-N.-E. de Mossul

Plan de la citadelle. Au haut sur la gauche : la ville avec ses murailles. La citadelle est entourée par une ellipse.

 

De 1843 à 1844, Paul-Emile Botta, consul de France à Ninive, fut le premier à entreprendre des fouilles archéologiques sur le site de Dûr-Sharrukin. Botta expédia les sculptures qu'il avait découvertes en France. Le 1er mai 1847, le roi Louis-Philippe inaugura le musée Assyrien qui contenait les pièces expédiés par Botta. Pour la première fois en Europe, des antiquités assyriennes étaient exposées ; grâce à elles, le monde découvrait l'existence de l'art assyrien. Mais, ce début prometteur pour l'étude de la sculpture assyrienne allait connaître une suite tragique. A la fin de 1855, Victor Place, le successeur de Botta, expédia 235 caisses contenant les sculptures les mieux conservées et découvertes pour la plupart à Dûr-Sharrukin. Au sud de l'Irak, le bateau sombra emportant avec lui 155 caisses : les témoignages de la splendeur de la ville de Sargon venaient d'être irrémédiablement engloutis dans le Tigre.

C'est un peu plus de 2573 avant ce triste naufrage que le roi Sargon II avait choisi un site encore inoccupé pour fonder une nouvelle capitale. Cette capitale fut nommée Dûr-Sharrukin : "Forteresse de Sargon". En l'an 5 de son règne (717) que les travaux de la ville commencèrent. En 707, les cérémonies en l'honneur des dieux, ainsi que celles de l'installation du roi dans sa nouvelle capitale furent célébrées. La ville n'était pas encore achevée en 705, lors de la mort de Sargon. Son fils, Sennacherib (704-681), déplaça la capitale à Ninive.

 La ville était cintrée par des remparts (1750 mètres sur 1685 mètres pour une surface de 300 hectares) qui comprenaient sept portes. Chacune d'entre portait un nom à l'honneur d'une déesse ou d'un dieu. La citadelle était accessible par deux portes A et B) ; c'est à la porte A que furent découverts les taureaux androcéphales ailés que se trouvent au Musée de l'Irak (IM 72128, 72129, 72130 72131). Dans la citadelle se trouvait le palais du roi (E-gal-gaga-ri-nu-tuku-a, "Palais sans rival"), des temples, une ziggurat, ainsi qu'une zone résidentielle et administrative. Le palais reposait sur une plate-forme d'une hauteur d'environ 12 mètres ; l'entrée principale du palais mesurait 103 sur 91 mètres. Les murs étaient revêtus d'orthostates sculptés coloriés. Dans la zone de la ziggurat, plusieurs temples étaient étroitement regroupés : trois temples consacrés à Sin, Shamash et Ningal, trois petits temples dédiées à Ea, Adad et Ninurta. Le temple le plus important de la citadelle était dédié au dieu Nabu, dieu de l'écriture et de la sagesse ; ce temple était bâti sur une terrasse. Un petit temple dédiée au dieu Sibitti fut aussi découvert entre les portes 7 et A.

 

Histoire et photographies des fouilles de Khorsabad par l'Oriental Institute de Chicago http://www-oi.uchicago.edu/OI/PROJ/KHO/Khorsabad_Ex.html

Khorsabad : fouilles, histoire, plans...

Photographie de Khorsabad

Un taureau androcéphale du Louvre provenant de Khorsabad

La page des taureaux androcéphales

Dessins de Khorsabad de Flandin lors de l'expédition menée par Botta au milieu du XIXe siècle

Khorsabad au musée d'Irak à Bagdad